Avant de commencer cet article, je voulais faire un petit rappel pour celles et ceux qui me suivent depuis longtemps. Comme vous le savez peut-être, j’ai perdu une grande partie des données historiques de mon blog il y a quelque temps. Parmi ces données se trouvaient notamment mes tests logiciels, dont ceux consacrés à Emmabuntüs. Je suis testeur et utilisateur d’Emmabuntüs depuis maintenant deux ans, et je l’utilise au quotidien sur un Lenovo ThinkPad X200 Tablet de 2008. Oui, un ordinateur de plus de quinze ans, et il fonctionne encore très bien. C’est même plutôt agréable de le voir reprendre vie grâce à une distribution qui ne se contente pas d’exister, mais qui a une véritable philosophie.

Emmabuntüs, c’est avant tout un projet solidaire. Il est né au sein du collectif du même nom, avec l’idée de proposer une distribution GNU/Linux facile à installer, accessible aux débutants, et surtout pensée pour être utilisée sur des ordinateurs issus du réemploi, notamment dans les communautés Emmaüs. L’objectif est double:

• - Réduire la fracture numérique
• - Limiter le gaspillage électronique

À une époque où les mises à jour logicielles et le marketing poussent presque à remplacer son matériel tous les trois ans, voir un projet prendre le contrepied et prouver qu’un PC ancien peut encore rendre service, c’est déjà en soi un acte fort.

Aujourd’hui, la version que j’utilise et que je souhaite vous présenter est Emmabuntüs DE6, basée sur Debian. Ce choix technologique n’est pas anodin, Debian est réputée pour sa stabilité, sa sobriété et sa durabilité. Sur une machine ancienne comme mon ThinkPad X200 Tablet, ce sont des qualités précieuses. L'environnement XFCE, proposé par défaut, est léger et agréable à utiliser. On retrouve également LXQt pour celles et ceux qui préfèrent une interface plus moderne tout en restant peu gourmande.

L’une des particularités d’Emmabuntüs, c’est son approche « prête à l’emploi ». Contrairement à d’autres distributions minimalistes où tout doit être installé à la main, ici on trouve déjà de nombreux logiciels utiles au quotidien: suite bureautique, navigateur, lecteur multimédia, outils éducatifs, applications de communication, etc. Cette sélection est pensée pour éviter aux associations ou aux utilisateurs novices de passer des heures à chercher quoi installer. Pour un usage familial, scolaire ou associatif, c’est extrêmement appréciable.

Les grandes lignes de la version récente

La version DE6 introduit plusieurs améliorations bienvenues. Elle repose désormais sur Debian 13 (surnommée “Trixie”), ce qui garantit une base solide, durable et régulièrement mise à jour. Certains logiciels moins utilisés ont été retirés afin d’alléger l’ensemble et de simplifier l’expérience, tandis que d’autres ont été mis à jour pour être en phase avec les besoins actuels, notamment au niveau de la navigation web et de la communication. La documentation a été enrichie dans plusieurs langues, ce qui facilite grandement la prise en main, notamment dans les environnements éducatifs ou internationaux. Enfin, l’attention portée à l’accessibilité, avec des outils de lecture et de contrôle adaptés, montre que le projet ne se limite pas à recycler du matériel, mais cherche réellement à rendre l’informatique plus inclusive.

Pourquoi je l’apprécie sur mon ThinkPad X200 Tablet

Mon ThinkPad X200 Tablet est un ordinateur auquel je tiens. Il est robuste, modulaire, et son format hybride avec écran pivotant a toujours eu quelque chose de pratique. Mais ces dernières années, sous un système classique, il peinait vraiment. Avec Emmabuntüs, il a retrouvé une seconde jeunesse. L’interface XFCE est suffisamment légère pour que tout reste fluide, même avec plusieurs onglets ouverts dans le navigateur. Le système ne me demande pas de configuration interminable: tout est prêt à l’usage, y compris les pilotes nécessaires à la tablette et au pavé tactile.

J’aime aussi le fait que le projet soit cohérent avec l’esprit ThinkPad: réparer, réutiliser, faire durer. Je peux écrire, regarder des vidéos, gérer mes mails, prendre des notes au stylet, sans ressentir le moindre ralentissement désagréable. Et il y a quelque chose de vraiment satisfaisant dans le fait de travailler sur une machine qui aurait probablement fini au recyclage, mais qui continue de servir au quotidien.

Je crois que c’est ce qui me touche le plus dans Emmabuntüs. Ce n’est pas seulement une distribution Linux de plus, c’est un geste. Une manière de dire : « Ce que nous avons est encore utile. Il suffit d’en prendre soin et de le transmettre. »

Si vous avez un vieil ordinateur qui dort dans un placard, ou si vous souhaitez équiper quelqu’un qui n’a pas les moyens d’acheter du neuf, je vous encourage vraiment à essayer Emmabuntüs. Et si ça vous intéresse, je peux très bientôt vous préparer un guide d’installation simple, ou même quelques astuces pour optimiser encore mieux les performances sur les machines les plus anciennes.